Modèle de discours pour le frère du marié

Paris, le 21 novembre 2024.

Et voilà, te voilà marié mon frère… Qui l’eut cru ?

Certainement pas moi quand je t’ai vu débarquer dans ma vie, vidant tes biberons et remplissant tes couches. Je crois bien qu’à l’époque, dans ma tête de petit garçon, tu étais et tu resterais à jamais un bébé. C’est ça quand on est enfant, on ne pense pas à l’avenir, on se dit que les choses sont comme ça, et puis voilà.

Mais tu as grandi, et tu es d’abord devenu ce petit frère qui s’est mis à me suivre partout à vouloir tout le temps jouer avec moi, pleurant dès que je te tournais le dos quand moi, je n’en avais pas envie. Je t’aimais bien petit frère, mais à cette époque-là, je te voyais surtout comme un casse-pied et là encore, j’avais du mal à imaginer que ça changerait un jour. Si on m’avait dit que vingt ans plus tard, je serais là, ma coupe de champagne à la main, à faire un discours pour ton mariage, je me serais bien marré, et j’aurais probablement répondu que l’amour, c’est dégoûtant, que je ne me marierais jamais et toi encore moins !

Et puis contre toute attente, tu as encore grandi, et moi aussi. Nous avons traversé plus ou moins ensemble les affres de l’adolescence et son lot de déceptions amoureuses. Désolé de te le dire, mais tu n’étais pas spécialement un tombeur (là je ne parle que de toi, on est d’accord), et une nouvelle fois, j’avais du mal à t’imaginer marié un jour ! En fait, pour être honnête, je te croyais plutôt condamné au célibat à perpétuité.

Tous ici présents, vous imaginerez donc aisément ma surprise quand je l’ai vu débarquer un beau jour avec, à son bras, une fille ! Et en plus, une jolie fille ! Je crois bien que ce jour-là, dans ma tête, j’ai vu défiler toute notre vie dans ma tête, tous ces moments où nous étions enfants ou adolescents, mais toujours insouciants quant à l’avenir.

Je me suis dit que le temps avait drôlement passé et aujourd’hui, je peux même vous dire que voir mon petit frère marié à cette superbe femme me fout un sacré coup de vieux.

Alors je vais faire comme j’ai toujours fait, je ne vais pas penser que tu vas encore vieillir après ce jour et je vais simplement imaginer, en croisant les doigts pour que ce soit vrai, que tu resteras pour toujours ce jeune marié le plus heureux du monde que tu es aujourd’hui.