Discours de la mariée à son mariage

Paris, le 21 février 2025.

La vie n’est pas un conte de fée

Bonsoir à tous et merci pour votre présence ce soir. Ce jour représente un des plus marquants de notre vie, et nous sommes heureux de pouvoir compter sur chacun d’entre vous à nos côtés pour le célébrer.

Pour une petite fille, le mariage constitue bien souvent un rêve à atteindre. Il faut dire que dès notre plus tendre enfance, nous baignons dans les contes de fées et de princesses dans lesquels les « happy end » sont quasiment toujours des mariages. Je n’ai pas échappé à la règle. Petite, dès qu’on m’offrait de l’argent pour mon anniversaire ou pour Noël, je le mettais systématiquement de côté pour m’acheter ma robe de mariée, plus tard.

Avec mes copines, dans la cour de récréation, nous organisions des célébrations en chantant la marche nuptiale et en jetant des pétales de marguerite, n’est-ce pas Anne-Charlotte ?

Et puis on grandit et on réalise qu’entre les contes de fée et la vraie vie, il y a un sacré fossé. On a beau attendre l’arrivée du prince sur son cheval blanc, rien ne vient. On continue pourtant à rêver de la robe blanche, de la cérémonie et du grand amour. Et on attend, encore et encore, que « le bon » arrive enfin.

Quand Frédéric est entré dans ma vie, il ne l’a pas fait sur son cheval blanc. A l’époque c’était une vieille Clio blanche qui le conduisait partout. Ce n’était pas un prince non plus, il était serveur dans un restaurant le week-end, étudiant en droit la semaine. Il faut dire que je ne ressemblais pas non plus à une princesse ce jour-là, ou alors à une princesse en jean et en baskets. Pourtant, nous nous sommes reconnus tout de suite.

Et bizarrement, à partir du moment où nous nous sommes trouvés, tout ce qui faisait pour moi l’attrait du mariage avant - la robe blanche, les fleurs, la grande cérémonie… - tout ça est devenu complètement superflu. Quand Frédéric m’a demandée en mariage, j’étais juste heureuse à l’idée de passer le reste de ma vie avec cet homme que j’aimais tant. Aujourd’hui, j’ai porté une jolie robe, il y avait des fleurs, du champagne, une belle fête, mais finalement, la seule chose qui comptait réellement, c’était la présence de Frédéric à mes côtés. Il y a une autre différence, et de taille, avec les contes de fée…

Si pour les princesses, le mariage est toujours une « happy end », pour nous, je pense que c’est seulement le début d’une belle histoire, celle de notre famille.